Appliquer une méthode systématique

La théorie financière repose sur l'hypothèse de rationalité des investisseurs. Or, la finance comportementale enseigne que l'homo oeconomicus n'existe pas. L'humain est sensible aux émotions et aux biais cognitifs.

Nous prenons en effet nos décisions en suivant des heuristiques (Daniel Kahneman, ‘Thinking fast and slow’ 2011) qui permettent de simplifier les raisonnements mais entraînent parfois des erreurs. En quelque sorte, la façon dont le cerveau humain fonctionne peut saboter nos décisions.

A l’inverse, les machines sont plus efficientes au sens où elles n’ont pas d’émotions, pas de fatigue, pas d’ego… et disposent de capacités de traitement extrêmement puissantes. Toutefois, elles n’arrivent pas encore à résoudre des systèmes complexes, multi-facettes. Très souvent, les meilleurs systèmes informatiques ne font guère plus que synthétiser la prise de décision humaine. Par exemple, l’algorithme PageRank est basé sur l’affichage des pages les plus consultées par les internautes. Comme le souligne John Markoff dans son livre ‘Machines of Loving Grace’, cet algorithme exploite essentiellement l’intelligence collective humaine en agrégeant des sources d’information précieuses.

Comment allier les forces de la machine et de l’homme au sein de l’investissement ?

Portefeuilles Supecollectifs

Si la plupart des gérants actifs sous-performent leurs indices de référence sur le long terme, le corollaire implique qu’une minorité y parvient. Il est intéressant de noter le caractère cyclique de cette génération d’alpha.

Source: S&P Global

Il semble donc pertinent de ne pas dépendre d’un seul gérant, de sa subjectivité, de ses biais…

A l’instar de PageRank ou de Wikipedia, nos stratégies systématiques exploitent l’intelligence collective d’experts en stock-picking, en agrégeant des sources d’information que nous jugeons précieuses.

Les stratégies Venn Collective Alpha permettent de transformer les signaux provenant de gérants fondamentaux en un processus systématique de sélection de titres.

Une construction de portefeuille disciplinée

Par ailleurs, il est également possible d’adresser la problématique des biais naturellement présents au sein d’une gestion active en s’appuyant sur une méthodologie systématique.

Une mécanique de rebalancement régulière et des techniques systématiques de construction de portefeuille sont aussi un moyen de nous affranchir de tous biais affectant parfois les gérants fondamentaux (entêtement, complaisance….).

En étant pleinement conscients des avantages et limites des deux approches (fondamentale / quantitative) nous sommes en mesure de marier le meilleur des deux mondes afin de développer une approche plus robuste. Cette dernière s’appuie sur des algorithmes et les récentes découvertes dans le domaine de la prévision, de la théorie de la décision et de la finance comportementale.

En appliquant un cadre discipliné à des décisions fondamentales, nous cherchons à gommer nos propres biais comportementaux mais aussi ceux des experts à l’origine des signaux d’investissement. Cela nous permet de proposer des stratégies fiables, robustes et pérennes pour l’investisseur.

Concentration et équipondération

En 1990, Markowitz et Sharpe, aux côtés de Miller, se sont vus décerner le Prix Nobel d’Economie pour leurs contributions à la finance moderne. Leurs travaux ont grandement influencé le monde de la gestion d’actifs, en essaimant l’idée qu’il est risqué de détenir un petit nombre d’actions car cela fait prendre des risques spécifiques trop importants. Pourtant, l’analyse empirique montre qu’un portefeuille d’une trentaine de titres permet de largement diminuer les risques idiosyncratiques.

Pourquoi alors cette tendance massive à la diversification ?

L’analyse de l’évolution de l’active share au sein de l’industrie de la gestion apporte des éléments de réponse. Indépendamment de la montée en puissance de la gestion indicielle, la gestion active est elle-même structurellement de moins en moins ‘active’ , en raison de facteurs externes ou internes : la réglementation ; le gérant qui souhaite limiter sa singularité face aux concurrents, aux indices de marché, pilotant ainsi son risque de ‘carrière’ ; le contrôle des risques…

Source : Petajisto, 2013

Comment espérer pouvoir surperformer en étant de plus en plus proche des indices ?

Pour paraphraser…

« Pour être irremplaçable, il faut être différente ».

Coco Chanel

Forte active share et portefeuille concentré sont des prérequis nécessaires pour obtenir une performance différentes de celles des indices.

De nombreuses études académiques viennent logiquement corroborer cette relation positive entre forte active share/concentration élevée et capacité à surperformer.

Pour paraphraser…

« Diversification for its own sake is not sensible…My view is that an investor is better off knowing a lot about a few investments than knowing only a little about each of a great many holdings. »

Seth Klarman, Baupost

Les stratégies Venn Collective Alpha capitalisent sur cette relation à plusieurs titres :

Relation 1

via le choix des experts sélectionnés : ces derniers affichant eux-mêmes concentration et singularité.

Relation 2

via la sélection de titres : en se focalisant sur les plus fortes convictions communes de ces experts.

Relation 3

via la construction de portefeuille : en privilégiant des stratégies concentrées et équipondérées.