à la croisée des mondes

Le monde de la gestion d’actifs est à un point d’inflexion. Difficile aujourd’hui de fermer les yeux sur l’essor de la gestion passive. Certains vont même jusqu'à imaginer la disparition prochaine de la gestion active…

L’objectif d’une approche passive consiste à répliquer la performance des grands indices de marché, sans tenir compte des fondamentaux et de la valorisation des sous-jacents composants les dits indices. Elle se retrouve ainsi en opposition avec la gestion active ‘traditionnelle’ qui vise à faire mieux que les indices de marché par le biais de stratégies d’allocation d’actifs ou de sélection de titres.

S’appuyant sur la théorie de l’efficience des marchés, développée dans les années 70 par l’économiste E. Fama et sur les travaux de J. Bogle, fondateur de Vanguard, la gestion passive gagne des parts de marchés depuis près de vingt ans, au point que les encours s’y rattachant représentent désormais la majorité du secteur.

La théorie de l’efficience des marchés suppose que toute l’information disponible est immédiatement intégrée par les marchés financiers et reflétée dans les cours du titre sous-jacent. Selon cette hypothèse, il serait donc impossible de ‘battre le Marché’ comme cherchent à le faire les gérants actifs…
Cette supposition se vérifie généralement, puisque sur dix ans 75% à 90% des gérants actifs sous-performent leurs indices de référence.

Déçus par les performances délivrées au regard des frais prélevés, les investisseurs se sont détournés de la gestion active et c’est ainsi que peu à peu la gestion passive s’est imposée au sein du paysage de l’offre d’épargne.

La face cachée de l’alpha

Pourtant, un certain nombre d’études académiques sont venues démontrer qu’il existait bien un alpha fondamental.

Ainsi, les gérants actifs auraient bien une aptitude à la sélection de titres mais cela ne se reflèterait pas dans les performances nettes des fonds. La minorité qui bat les indices ne serait donc en réalité que la partie émergée de l’iceberg… ? Quelles sont les raisons structurelles qui viennent diluer, voire annihiler la capacité de création de valeur de la gestion active ?

La première entrave évidente - quantifiable par tous - réside dans les frais de gestion, parfois prohibitifs, qui viennent naturellement ronger la surperformance générée par ces gérants de portefeuille. 

Un deuxième élément est lié à un phénomène moins connu, mais qui peut être également très néfaste : la diversification à outrance des portefeuilles… Les américains surnomment ce phénomène la deworstification (traduction approximative : « dispersification »). Il s’explique par plusieurs facteurs de pression externes ou internes :  la réglementation ; le gérant qui souhaite limiter sa singularité face aux concurrents, aux indices de marché, pilotant ainsi son risque de ‘carrière’ ; le contrôle des risques qui imposent des limites de tracking-error… Or il est démontré que l’idée incrémentale est souvent moins bonne, venant ainsi diluer l’alpha des plus fortes convictions.

Pour paraphraser…

« La diversification peut préserver la richesse, mais c’est la concentration qui la construit ».

Warren Buffett

Enfin, un troisième facteur qui vient nuire à la gestion active réside dans les bais cognitifs que chaque individu porte en lui : ancrage, confirmation, autocomplaisance, aversion aux pertes… La finance comportementale explique très clairement comment le gérant est souvent son propre ennemi.

A la lumière de ces éléments, plutôt que d’opposer gestion active et gestion passive, une troisième voie peut-elle être envisagée ?

Chez Venn, nous avons conçu des stratégies qui capitalisent sur le bien-fondé de l’investissement fondamental, tout en cherchant à neutraliser les éléments destructeurs évoqués, à savoir :

Numéro 1

La présence naturelle de biais au sein d’une gestion active.

Numéro 2

La diversification à outrance des portefeuilles.

Numéro 3

La structure de frais.